Projet artistique participatif et citoyen 2022*2023
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PHILOSOPHIE GENERALE DU PROJET : L’EDUCATION AU TERRITOIRE ET AU FLEUVE PAR LA VOIE SENSIBLE
Notre conviction est que notre première Terre, c’est notre corps.
Renouer avec lui est la condition sine qua non pour renouer un lien avec la Terre et ce que nous avons nommé la Nature, et pour en prendre soin. L’art scénique est l’un des moyens de recréer ce lien profond et salvateur avec notre corps- Terre. Mais il est aussi une façon de réenchanter notre regard sur le monde, et de proposer de nouveaux récits collectifs fondés non plus sur le mythe de la toute-puissance humaine et de la prédation, mais sur une possible et souhaitable réconciliation avec la nature.
Au-delà du spectacle et de sa dimension associée souvent au divertissement et au loisir, nous situons notre démarche dans une dimension d’éducation au territoire et de sensibilisation profonde aux grandes questions existentielles qui nous travaillent tous et toutes. Reposer la question du sens de notre présence sur cette planète nous permet de sortir des ornières d’un quotidien souvent absurde, et de requestionner sans cesse nos actes, nos motivations, l’impact de nos gestes et comportements, leur nécessité ou leur futilité… c’est le rôle de la poésie. C’est aussi un travail de lien qui est proposé par l’acte artistique partagé : lien avec notre corps, lien entre les personnes qui partagent un projet collectif et un imaginaire, lien avec la Terre, lien avec les mythes et légendes, lien avec les publics, lien entre le visible et l’invisible, entre le réel et l’imaginaire…
L’implication active des citoyens dans un processus créatif, et la relation de proximité sont au coeur de notre projet. Au-delà de la notion de spectacle prêt à consommer, il s’agit de proposer au public riverain sur Rhône, de partager des expériences menées dans la durée, où la notion d’engagement est majeure, tout en étant à la mesure des possibilités et souhaits de chacun.e.
Dans un contexte de forte pression des problématiques environnementales, où les enjeux climatiques sont pressants, maillés aux problèmes de pollutions et de contraintes énergétiques… la vocation de ce projet consiste à travailler sur notre perception, notre relation sensible et sensorielle à notre « environnement »(*), et tout particulièrement au fleuve et l’eau, afin de transformer peu à peu nos regards, puis nos comportements et nos façons d’être et d’agir.
Parler du fleuve nous permet de parler de l’Homme et de sa relation à l’autre, au monde vivant, à la planète sur laquelle il vit… Le fleuve, et la question de l’eau offrent un espace de prise de conscience particulièrement évocateurs. L’éducation au territoire passe avant tout, à nos yeux, par l’éducation au corps, notre premier territoire, à partir duquel notre relation au monde s’exerce. Prendre conscience que nous sommes la nature, nous sommes de l’eau, nous sommes le fleuve, est un premier pas vers l’action.
(*) « L’environnement n’est pas ce qui entoure la vie humaine comme une extériorité à protéger. Nous sommes nous-mêmes cette nature qui se défend ». (Manon Bineau et Antoine Chopot, Imaginaires Terrestres pour l’Anthropocène »)
Pour que cela ne reste pas au niveau du discours théorique et du voeu pieu, cela passe par l’expérimentation concrète, physique, personnelle et collective, au travers notamment d’ateliers ou de propositions artistiques participatives et immersives. L’acte collectif de création et de représentation publique qui en résulte est une façon de contribuer, de « faire sa part », de se positionner en tant que citoyen concerné. Il s’agit, à travers l’acte artistique, de proposer ensemble de nouveaux récits qui font évoluer les paradigmes de notre relation au vivant, notre pensée profonde, et donc nos agissements, fondés non plus sur l’accumulation de richesses, la prédation et l’exploitation des milieux, mais sur le « connaître et prendre soin ». Cette envie d’agir repose aussi sur le réenchantement de notre regard sur le monde.