Chez Jean Genet, l’âme est préparée pour la visitation, mais l’ange ne vient pas. Il ne vient jamais : il n’est qu’une absence. De cette absence qui ternit l’univers et ronge sa conscience. Genet souffre perpétuellement. Il lui semble assister parfois à sa propre vie comme si c’était celle d’un autre. Aussi la décision d’être, de recevoir son être comme une manne devient tension à vide.
Yeux Verts a lutté longtemps contre la fatalité qui avait fait de lui un assassin ; en vain.
La seule façon pour lui de récupérer sa vie, c’est de la vouloir telle qu’elle est, non point parce qu’elle est belle ou aventureuse, ou tragique, mais simplement pour s’y manifester comme volonté souveraine, quitte à pousser les portes de l’enfer.